Par Robert Payant

Le quatrième fils de Philippe de Rigaud de Vaudreuil est né à Québec en Nouvelle-France le 22 novembre 1698 et décédé à Paris, France, le 4 août 1778. Pierre de Rigaud de Vaudreuil de Cavagnial, Marquis de Vaudreuil, (parfois appelé Vaudreuil-Cavagnial) fut une figure marquante de notre histoire jusqu’à la capitulation de la Nouvelle-France en 1760. Voici en quelques lignes les principaux moments de sa prodigieuse carrière.

À la mort de son père en 1725, Pierre de Rigaud de Vaudreuil hérite de la seigneurie de Vaudreuil. En 1732, il se fait concéder, avec son frère François-Pierre de Rigaud de Vaudreuil, la seigneurie de Rigaud.

Il suivra les traces de son père dans le service colonial, en se joignant aux troupes de la Marine et après avoir gravi les échelons, il deviendra gouverneur de Trois-Rivières, poste qu’il conservera de 1733 à 1742. Durant son administration à titre de gouverneur des Trois-Rivières, il apportera une nouvelle impulsion au développement des forges du Saint-Maurice. Les forges seront connues comme la plus grande entreprise industrielle de la Nouvelle-France.

Ses compétences ne s’arrêteront pas là puisqu’il succèdera à Jean-Baptiste Le Moyne de Bienville à titre de gouverneur de la Louisiane de 1742 à 1753. Pendant cette période, son administration établira une certaine stabilité économique à la jeune colonie.

Vaudreuil mariera Jeanne-Charlotte de Fleury Deschambault et n’aura aucune descendance.

En 1755, le Roi de France nomme Pierre de Rigaud de Vaudreuil gouverneur général de Nouvelle-France succédant à Ange Duquesne de Menneville. Il sera le premier et le dernier Canadien d’origine à occuper ce poste. Après la prise de Québec par les forces britanniques, il signera la capitulation de Montréal et de la Nouvelle-France en 1760. À la suite de la défaite des plaines d’Abraham, Vaudreuil retourne vivre en France.

Devant l’échec en Amérique française, il sera emprisonné le 30 mars 1762, et remis en liberté provisoire le 18 mai de la même année. Vu la complexité des circonstances, le tribunal royal n’aura d’autre choix que de procéder à son acquittement le 10 décembre 1763 où il sera révélé que la faute ne retombait pas entièrement sur lui. En réparation des préjudices subis lors de cette affaire, le roi lui offrira une compensation sous la forme d’un supplément de rentes de 6 000 livres. Il mourra chez lui, rue des Tournelles à Paris en 1778.

Rappelons ses attributions honorifiques. En 1730, il reçoit la Croix de Saint-Louis. Après l’Affaire du Canada, le roi Louis XV le fait Chevalier de la Grande Croix de l’Ordre de Saint-Louis. Vaudreuil est passé à l’histoire en bonne partie pour la rivalité avec Montcalm puisque des lettres des deux protagonistes ne laissent aucun doute qu’ils aient été en conflit personnel. Une plaque commémorative est posée sur une pierre, devant l’église Saint-Michel de Vaudreuil.

Ce fut un homme d’une grande honnêteté, car sous sa gouverne de la Louisiane à la Nouvelle-France, aucun fonds ne fut détourné à son avantage, il n’a pas fait d’enrichissements personnels.

Sources : Dictionnaire biographique du Canada, Guy Frégault et Wikipédia.

Le tableau est une courtoisie de la Bibliothèque et Archives Canada.